Comment résumer quatre millénaires d’histoire ? Genève, métropole cosmopolite et internationale, puise sa diversité et toute sa variété dans son passé fort en rebondissements. Une ville façonnée par plusieurs peuples à travers les époques, l’influence de cette richesse culturelle se fait encore ressentir. Alors, remontons un peu le temps pour mieux comprendre pourquoi Genève est si unique.
Une origine très ancienne
Si Genève a une place aussi centrale dans le monde, ce n’est pas pour rien. On peut remonter les origines de la ville à il y a bien longtemps, 2 000 ans avant J.C. À l’époque, un groupe de pionniers celtes auraient fondé la ville de Genève sur une portion de terre laissée vide par le glacier du Rhône se retirant. Ce peuple celte deviendra les Allobroges, un peuple gaulois installé dans toutes les Alpes. Reconnus comme de grands guerriers dans l’Antiquité, ils tombèrent cependant sous influence romaine aux environs de 120 avant J.C. Point stratégique sur le Rhône, Jules César fait de Genève un point de blocage des Helvètes en 58 av. J.C. Genève reste donc une ville gallo-romaine jusqu’à la chute de l’Empire Romain. Au 5ᵉ siècle après J.C., Genève devient la capitale du royaume de Burgonde. Lorsque la capitale du royaume est déplacée à Lyon, notre belle ville va connaître une longue période de développement, entremêlé de destructions dues aux guerres entre les deux frères burgondes.
Au Moyen-Âge, Genève redevient une pièce politique centrale en étant capitale des comtes de Savoie. Au déclin des ducs de Savoie, au 15ᵉ siècle, le traité de combourgeoisie avec les cantons suisses de Berne et Fribourg au 16ᵉ siècle. C’est la première fois que Genève est associée aux cantons suisses, et la ville fait donc partie de la confédération helvétique.
Genève, centre du calvinisme
Au 16ᵉ siècle, notre belle ville est à nouveau poussée au centre de l’attention. La Réforme protestante traverse l’Europe, en partant de l’Allemagne et la Suisse. Un prédicateur français, Guillaume Farel, propage les idées de Martin Luther à Genève. La république de Genève devient fortement protestante, et le prédicateur Calvin est appelé à l’aide pour renforcer l’autorité de Genève dans ce nouveau mouvement. Il y instaurera sa doctrine restrictive, le calvinisme. Genève devient la capitale du mouvement, et son influence est telle que la ville prend le nom de « Rome protestante ». Mais les citoyens résistent, et chassent les calvinistes. Malheureusement, Calvin parvient à revenir 3 ans plus tard, en 1541, et s’octroie cette fois des pouvoirs plus importants. Jusqu’à sa mort, Genève sera l’épicentre du calvinisme.
Libérée de l’emprise de Calvin, les divers changements qu’a subis Genève les dernières années l’ont pourtant rendue vulnérable aux ennemis. Et le royaume de Savoie vise notamment la ville romande… Mais grâce à l’aide de ses alliés français et suisses, la république protestante repousse les savoyards le 12 décembre 1602. C’est la « Journée de l’Escalade » que l’on célèbre encore aujourd’hui ! Une paix durable est signée avec la Savoie en 1603, et Genève va ensuite prospérer pendant plusieurs décennies.
Une histoire de révolutions
Aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, Genève se développe et s’enrichit, notamment dans les domaines… de l’horlogerie et de la banque. Les nobles et les bourgeois cherchent à exercer leur influence grâce à leur statut, à la manière de Versailles en France. Mais le peuple n’a que peu d’influence, et se lasse de cette situation. En 1782, avant la révolution française, une insurrection s’organise à Genève, mais est contrée avec l’aide des royaumes de France et de Sardaigne. Mais après les événements de 1789 en France, la république de Genève se sent à nouveau inspirée, et trouve cette fois un allié en la France. En 1792, Genève signe un accord de république-sœur avec Paris, s’appuyant sur leur liberté tout en gardant notre indépendance.
En 1798, une République Suisse unitaire est fondée. Genève est alors annexée par la France au vu de son statut de république-sœur, et perd donc au passage son indépendance. Entre temps, Genève dépend de l’histoire française, et cela va être le cas jusqu’en 1814, à la chute de Napoléon. Sûrement lassée de son indépendance passée, la ville et sa région rejoignent la Confédération helvétique et devient le canton de Genève.
Un centre international
Le caractère politique dominant du protestantisme disparaît officiellement en 1847 avec l’établissement d’une nouvelle constitution par le fondateur du Parti Radical Genevois James Fazy. C’est aussi à cette époque que vont être tombées les fortifications qui emmuraient Genève. S’ensuivra une explosion démographique et une croissance énorme de la ville. La région s’industrialise, et Genève devient un pôle européen important.
Une place primordiale qui ne va que s’accélérer au 20ᵉ siècle. Le premier siège international d’une grande institution à Genève sera d’importance humanitaire, avec la fondation de la Croix-Rouge. En 1919, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, ce sera le tour de la Société des Nations, l’ancêtre des… Nations Unies ! Fondée en 1945, l’ONU siège à Genève depuis, et a aidé l’installation de sièges de plusieurs institutions européennes et internationales à la suite. C’est cet impact géopolitique mondial fort qui lui a valu le titre de « capitale de la paix ».
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